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MIGA-FAB – Une étude de cohorte observationnelle évaluant le statut des patients atteints de maladie de Fabry et traités par migalastat en France - 28/11/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.10.034 
O. Lidove 1, , G. Pugnet 2, D. Lacombe 3, Y. Fardini 4, A. Haymion 5, B. Dussol 6, A. Hagège 7, E. Noel 8, A. Fouilhoux 9
1 Département de médecine interne, hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris 
2 Département de médecine interne et immunologie clinique, CHU de Toulouse Rangueil, Toulouse 
3 Département de génétique médicale, CHU de Bordeaux, INSERM U1211, Bordeaux University, Bordeaux 
4 Soladis Clinical Studies, Soladis Clinical Studies, Roubaix 
5 Amicus Therapeutics, Amicus Therapeutics, Paris 
6 Département de néphrologie, APHM hôpital de la Conception, Marseille 
7 Département de cardiologie, hôpital Européen Georges-Pompidou, AP-HP, Paris 
8 Département de médecine interne, CHU de Strasbourg, Strasbourg 
9 Centre de référence des maladies métaboliques héréditaires, Hospices Civils de Lyon, hôpital Femme Mère Enfant, Bron 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Fabry (MF) est une maladie lysosomale liée à l’X, causée par des variants du gène GLA entraînant une enzyme a-galactosidase A dysfonctionnelle. Le migalastat, un chaperon pharmacologique par voie orale, est indiqué chez les patients atteints de MF porteurs de mutations sensibles. MIGA-Fab (NCT04602364) est une étude de cohorte observationnelle évaluant en vie réelle en France la sécurité à long terme, l’efficacité et les résultats rapportés par les patients atteints de MF traités par migalastat.

Patients et méthodes

MIGA-Fab a recruté des patients atteints de la MF âgés de 16 ans et plus, avec un débit de filtration glomérulaire estimé (équation de Chronic Kidney Disease Epidemiology Collaboration [eDFGCKD-EPI]) supérieur à 30mL/min/1,73 m2 et porteurs d’un variant sensible au migalastat. Les patients étaient déjà traités par le migalastat ou ont commencé le traitement au moment de l’inclusion dans l’étude. L’étude a été menée dans 12 centres français du 15 février 2021 (premier patient inclus) au 30 juin 2023. Le monitoring des patients suivait les pratiques locales standard en vigueur pour le traitement de la MF en France et dans les centres d’étude ; aucune visite supplémentaire liée à l’étude ni procédure de diagnostic ou de surveillance n’était requise. Les principaux critères de sécurité et d’efficacité du migalastat ont été évalués et sont décrits ici, y compris la survenue d’événements cliniques associés à la MF (FACEs ; événements cardiaques, cérébrovasculaires et rénaux).

Résultats

MIGA-Fab a inclus 48 patients : 30/48 (62,5 %) étaient des hommes ; l’âge moyen (écart-type [ET]) était de 52,9 (12,8) ans ; le temps moyen (ET) depuis le diagnostic de la MF était de 6,3 (5,9) ans. Lors de l’inclusion, 45/48 patients (93,8 %) prenaient déjà du migalastat (durée moyenne [ET] du traitement par le migalastat avant l’inclusion dans l’étude était de 33,1 [21,7] mois) ; 16/48 patients (33,3 %) avaient reçu au préalable un traitement enzymatique substitutif (TES ; durée moyenne [ET] de 39,0 [32,8] mois, n=7). Le eDFGCKD-EPI moyen (ET) était de 92,6 (21,3) mL/min/1,73 m2 (n=48). À l’échocardiographie, l’indice de masse du ventricule gauche (IMVG) moyen (ET) à l’inclusion était de 156,7 (77,5) g/m2 pour les hommes (n=20) et de 98,3 (30,9) g/m2 pour les femmes (n=12), et l’épaisseur moyenne (ET) du septum interventriculaire (diastole) était de 14,2 (4,6) mm pour les hommes (n=27) et de 11,0 (2,8) mm pour les femmes (n=15). À l’IRM cardiaque, le temps de relaxation T1 moyen (ET) à l’inclusion était de 930,4 (78,5) ms pour les hommes (n=16) et de 941,6 (245,4) ms pour les femmes (n=10). La durée moyenne (ET) du suivi prospectif était de 16,9 (6,8) mois. L’exposition totale au migalastat capturée par cette étude était de 47,8 (22,6) mois en moyenne (ET). L’observance mensuelle moyenne au traitement par le migalastat est restée élevée pendant le suivi prospectif (96-100 %), et aucun patient n’a switché du migalastat à un TES. Cinq FACEs ont été signalés chez 5/48 patients (10,4 %) depuis le début du traitement par le migalastat, dont trois FACEs cardiaques chez trois patients (6,3 %) et deux FACEs cérébrovasculaires chez deux patients (4,2 %) ; aucun FACE rénal n’a été signalé. L’incidence globale (intervalle de confiance [IC] à 95 %) des FACEs cardiaques récurrents depuis le début du migalastat était de 17,1 (6,7 ; 43,7) événements pour 1000 patients-années et celle des FACEs cérébrovasculaires récurrents de 11,2 (5,3 ; 23,5) événements pour 1000 patients-années. Selon la dernière valeur documentée, la variation moyenne (ET) de l’IMVG depuis l’inclusion était de -1,7 (40,5) g/m2 pour les hommes (n=10) et de +7,6 (32,7) g/m2 pour les femmes (n=5), et celle de l’épaisseur du septum interventriculaire (diastole) était de +0,4 (2,9) mm pour les hommes (n=17) et de +0,3 (2,7) mm pour les femmes (n=6).

Conclusion

L’observance au traitement par le migalastat est restée élevée tout au long de l’étude. La majorité des patients n’ont pas signalé de FACEs pendant le traitement par le migalastat. La prévalence et l’incidence des FACEs rapportées ici sont similaires à celles des essais cliniques précédents et des publications en vie réelle sur le migalastat [2, 1]. L’étude MIGA-Fab fournit un instantané en vie réelle d’une cohorte de patients atteints de maladie de Fabry traités par le migalastat en France. Lors de l’inclusion, la population étudiée était déjà traitée par le migalastat depuis 33 mois en moyenne (certains patients avaient également reçu un TES au préalable) et présentait des signes d’atteinte cardiaque de la MF. Les paramètres cardiaques sont restés stables pendant le suivi dans cette population préalablement traitée.

Étude soutenue par Amicus Therapeutics.

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